Grosso Gadgetto & Innocent But Guilty :: street symbols
Mutilated Brotherhood & Antonella Eye Porcelluzzi :: Freedom Blues
C'est une évidence, porter un regard hexagonal et limitrophe, sans un arrêt sur image signifiant pour l'activisme enthousiasmant de Mademoiselle Antonella Eye Porcelluzzi n'est désormais plus admissible. Un éclat bienveillant, une ombre trépidante. L'intensité d'un souffle, balayant les langueurs tièdes et les tristes tourments d'un présent, rance et affligé, se conjuguant insidieusement au passé.
Révélatrice d'un possible crossover, et puissamment réconciliatrice si nécessaire, Antonella Eye Porcelluzzi a décidé de prendre nos afflictions à rebrousse-poil - Saisissons vite cette chance avant l'heure du couvre-feu furtif ou plus conséquemment définitif !
En escale, dans les sinueux couloirs de Foolish Records, entité chercheuse vitale, inquiétant (nous l'espérons, sans aucune illusion) les puissants leviers de la stérilisation cultureuse, Freedom Blues atteste d'une nouvelle collaboration avec Mutilated Brotherood, affriolante émulation combinatoire des soundscapes cuivrés de Lärmshutz et des immersions abyssales de Innocent but Guilty.
Jeux de lumières, d'opacité, contre-jours et ténébreuses voltefaces en série, Freedom Blues s'affranchit de tous les encodages, au profit d'une dynamique poétique, à l'instar de cet initial cri d'amour ( Let me love you Baby ) légère rugosité, électrochoc, lancé à la face d'un monde inerte, confis de formalisme, implorant sa volonté biotique - étirement magnétique en très (très) basse fréquence. Si Trust the process revêt une confusion digressive, elle est certainement celle d'une confrontation (voluptueuse) stridente entre corps discordant et déflagration mécanique - Décidément, la rédemption ne se fera pas sans dommages collatéraux - C'est aussi, Mesdames et Messieurs, le lourd tribut à payer.YR20 :: shit happens
L'inévitable constat, l'incandescence d'une combustion, SRVTR, KHΛOMΛИ et Innocent But Guilty conjugués derrière l'acronyme millésime, signent une véritable pierre angulaire : Celle d'une dystopie, dégagée des référents bienséants ; balayés les Zamiatine, Orwell, Huxley, K.Dick, Ballard et la cyberpunk attitude d'opérette. Le gin de la liberté a un goût amer et une DLC dépassée - littératies et comestiques pour un illusoire et craintif bilan - L'horrible est désormais ordinaire - Shit happens ! Nous y sommes, acteurs dociles et témoins figés, animés des ultimes soubresauts de la quête de responsabilité.