Nirvana :: nevermind - 30th Anniversary
Kode9 :: escapology
Tout est dans le titre, le reste est de votre unique ressort et assentiment, ou pas.
thierry massard / 16 juillet 2°22
Everything is in the title, the rest is your sole responsibility and consent, or not.
Jawhinge :: s/t
Coup de maître pour Jawhinge, aka Georgi Durankiev, et ce tout premier opus réalisé conjointement par Mahorka & AEON tapes. Un premier rendez-vous bulgare où sont convoqués, dans le même shaker, quelques-unes des chapelles, parmi les plus significativement représentatives de la musique électronique.
Sans distingo particulier, ni faux-semblants, sinon l'intention louable de correspondre aux impérieuses nécessités d'une existence prétendument ordinaire. Voici une Emulsion singulièrement fascinante. Jawhinge, emprunte, triture et malaxe, les contraintes et les vicissitudes de genres musicaux dominants ou désormais désuets, aux seules fins d'un storytelling personnel et aussi enthousiasmant, que peuvent être ces instants de liberté totale où nous souhaitons, simultanément, vivre les choses en complète et parfaite exhaustivité - Un paradigme sonore pour iconoclastes, et pour les bâtisseurs en quête d'un autre après-demain.
thierry massard / 9 juillet 2022 - 12:59
◉ Jawhinge s/t - mahorka
◉ Jawhinge music / linktree
Masterstroke for Jawhinge, aka Georgi Durankiev, and this very first opus produced jointly by Mahorka & AEON tapes. A first Bulgarian meeting where some of the most significant representatives of electronic music are brought together in the same shaker.
Without particular distinction, nor pretense, if not the laudable intention to correspond to the imperious necessities of a supposedly ordinary existence, here is a singularly fascinating Emulsion. Jawhinge, borrows, grinds and kneads the constraints and vicissitudes of dominant or now obsolete musical genres, for the sole purpose of a personal storytelling and as exciting as these moments of total freedom can be when we wish, simultaneously, to experience things in complete and perfect completeness - A sound paradigm for iconoclasts, and for builders in search of another day after tomorrow.
Record Of Tides :: penicilina
Les fans de ROT, et les amis d'Alexander Fleming, peuvent se réjouir, les autres pouvant tranquillement poursuivre leurs insipides occupations, quelques 6 mois (seulement ou déjà) après l'escapade Panamerican de Sven Piayda, nous nous retrouvons pour savourer cette molécule protéiforme, qui n'a, soyez-en rassuré, rien d'une moisissure de laboratoire.
Navigation en mode abstract hip-hop très (très) largement décomplexé, Penicilina témoigne d'une expérience, certes nourrie des opus précédents, mais surtout d'une quête effrénée de nouvelles et urgentes expérimentations. Une progression, tous azimuts, pour un musicien, qui se méfie, comme de la peste, des restrictions volontaires, des "confinements mentaux" qui nous sont largement dispensés, en ces temps à l'âpre parfum obscurantiste, moyen-âgeux.
Formidable coincidence chronologique, vous n'avez pas à attendre une seule seconde, architecture chaotique et destructurée, ces "seconds", et la video de prjct fear qui les accompagnent, sont celles d'une collision cosmique en approche d'un oasis, aux confins d'un désert - Dépaysement garanti !
Heureuses et belles collaborations, telle celle avec Monkelmann, aka Christopher Terhart, pour une mise en incandescence d'un texte complotiste (vorwegnahme) et son lyric positif de la troublante Cosima - Quelques notes d'un piano fuyant, là-bas, quelque part - mouvement.
Si un arbre peut, parfois, dissimuler une florissante forêt, que dire de l'épatant track "Remote demo", sinon qu'il soit en mesure de constituer une cime de cette luxuriante arborescence, tempos et breaks infaillibles -
Florilège d'atmosphères, parfaite et sensationnelle géographie des sens en éveil, Penicilina est un album qui ne se livre pas dans l'instantanéité d'une écoute, aussi attentive, qu'elle soit. Il est raisonnable de prétendre que cet été 2022, ne sera pas assez long pour en venir à bout, qu'il vous fasse déjà prévoir qu'il ne nous quitte beaucoup plus tardivement - Les pernicieux amateurs de plug & play fast listening en feront les frais. Tant mieux. Oui, c'est ici, que se bâtit, précisément, la totale et absolue singularité de ce nouvel opus de ROT, perturbateur conceptuel, conjurateur de pièces qui pourraient sensiblement prétendre à l'autonomie.
"Thinking often" n'est-il pas empreint d'une élégante mélancolie qui, à elle seule, puisse ouvrir tant de champs mémoriels - "Lift to compromise" n'a-t'il pas la colorature de l'instant d'avant le grand saut dans une intensité ? Gracile, "Pentricals" n'est-il pas sans évoquer les prémisses d'un swing puissamment urbain ?
Penicilina joue avec la palette des sentimentalités hybrides, succession complexe, l'ouvrage d'une maturité artistique complète, sans compromis, mais aussi sans servile cruauté à l'égard des amateurs de limites. Un romantisme moderne véritable, où l'on croise parfois quelques fantômes, John Cage et ses préparations (Dirty sheets) ou des clins d'oeil modérés (Revelation). Autant d'intentions et de résultats escomptés, l'alchimie conséquente d'une possible avancée vers de nouveaux territoires aussi attractifs (Mindset newbuild) que rassurants pour les afficionados de la quête perpétuelle. Discret mais affirmé, Sven Piayda n'oublie jamais d'où il vient, gardant, toutefois et constamment, un regard figé sur une ligne d'horizon ondoyante, poreuse. Un puzzle harmonique et synthétique ( Neurol, Excentric three, Queens) de trois décennies sonores, que vous serez heureux de citer aux amis, à qui vous ferez découvrir cet album.
Ultime, le bien-nommé "Undefined aftertaste" laisse planer de magnifiques perspectives - Nous attendrons donc, le sourire aux lèvres.
thierry massard / 8 juillet 2022 - 09:43